ACTUALITE

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vendredi 25 février 2011

Un petit tour de Manivelle...

Vous avez déjà entendu parler ici de Béatrice Fontanel, invitée chez nous au mois de Décembre pour présenter ses beaux documentaires photos chez Palette Éditions.
Cette fois Béatrice nous offre une petite gâterie poétique que je vous recommande de tout cœur !

"Tentacules et manivelles" à La Table Ronde, collection "La petite vermillon", à 5.80€ seulement...



Les leurres de la couvertures promettent quelques fantaisies : elles se cueillent au hasard des pages offertes.
De jolies gravures anciennes accompagnent ici et là les écrits poétiques, drôles et rythmés de l'auteure : c'est comme un jeu, on laisse rebondir dans sa bouche et son esprit les mots et leurs sonorités, on se prend à sourire et à guetter l'évocation qui suit...

Vous qui lisez ces lignes, je le sais, je le devine, vous aimez les mots, forcément... alors faites-vous plaisir sans tarder et n'hésitez pas à offrir "Tentacules et manivelles", je trouve que c'est une super idée de cadeau, originale et rafraîchissante !

Quelques extraits ... pour vous mettre l'eau à la bouche :

Pour dire déglutir
déglutir d'abord
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J'ai pris un mot au hasard
J'ai tété la pulpe des voyelles
Et j'ai recraché les consonnes
comme des pépins

Les voyelles,
c'est toujours plus sucré

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Scintillement
jette ses paillettes
sur nos salives qui se mettent à pétiller
comme un comprimé effervescent
dans l'eau

samedi 19 février 2011

Les planètes... et le cancer


"Mon Vaisseau Te Mènera Jeudi Sur Un Nuage" De Marcus Malte, collection Tempo chez Syros, 5.95 €

Beau petit livre qui nous emmène en voyage entre les planètes du système solaire et la réalité malheureusement bien "terre à terre" de la maladie de Juju, la petite sœur de Romain, atteinte d'un cancer.
Chaque chapitre commence par la présentation d'une planète, sa fiche d'identité chiffrée et la vision plus personnelle de Romain le passionné, poétique et souvent drôle.

Romain et ses parents s'installent quelques temps dans la Maison des Parents, juste en face de l'hôpital. Ils y sont hébergés, un peu comme dans une maison de vacances, avec d'autres familles. L'ambiance n'est pas très joyeuse mais la solidarité est très forte entre ces personnes qui partagent la même épreuve.

Romain fait connaissance de Alexia, une drôle de petite fille qui sait beaucoup de choses sur l'hôpital, les maladies, les traitements. Elle semble bien mûre pour son âge et son franc parler vient bousculer Romain qui a tendance à se réfugier dans ses histoires de ciel et d'espace.

Pas de fin dramatique - ni idylique d'ailleurs - la vie qui continue cahin caha pour les uns et les autres, chacun avec ses combats à mener et ses rêves à réaliser.

Un livre tout en délicatesse sur un sujet difficile. Une lecture qui ne plombe pas mais qui n'occulte rien non plus... Bravo !

Extrait :

Romain : - Mon-Vaisseau-Te-Mènera-Jeudi-Sur-Un-Nuage
Alexia : - Pourquoi tu dis ça ?
R : Tu connais pas ? c'est un moyen mnémotechnique. Pour se souvenir de l'ordre des planètes. t'as pas appris ça à l'école ?
A : - Non.
R : (...)
A : - Je m'en fiche de tes planètes. tu ferais mieux de t'occuper de ce qui se passe sur terre.
R : - "T", c'est la terre, justement. La Terre est aussi une planète, au cas où tu ne le saurais pas. c'est la troisième à partir du...
A : - J'en ai marre que tu parles toujours de la même chose. Les planètes, lmes vaisseaux, les fusées, tous ces machins-là. On dirait qu'il n'y a que ça qui t'intéresse.
R : - Et alors ? Si j'aime bien.
A : - Tu fuis la réalité, c'est tout ce que tu fais.

samedi 12 février 2011

Petit cours d'histoire

"Des livres d'enfants à la littérature jeunesse" de Christian Poslaniec en Découvertes Gallimard, 14.30 €

Entre deux romans, je me plonge en ce moment dans ce petit ouvrage à la couverture engageante puisqu'il s'agit d'un détail de "L'album d'Adèle" de Claude Ponti où l'on voit la petite Adèle captivée par son livre grand ouvert devant elle, comme un paysage dans lequel elle aimerait se fondre...


Et j'en apprends des choses, moi la libraire autodidacte, sur l'histoire du livre pour enfant... Bon, je ne vais pas vous dire que je n'y connaissais rien parce que vous allez douter de la place que j'occupe dans mon rayon, mais n'empêche qu'il est bon de retrouver des repères clairement énoncés, avec une belle iconographie comme dans tous les titres de cette collection d'ailleurs, un peu mise à mal depuis l'avènement d'internet et des moteurs de recherche qui tournent à plein régime pour les nécessités d'exposés scolaires.

Christian Poslaniec est un spécialiste de la question et sait, en bon pédagogue, nous tracer un itinéraire historique éclairé où l'on retrouve les grands noms de Mme Leprince de Beaumont, de la Comtesse de Ségur, de Louis Hachette, de Pierre-Jules Hetzel, de Paul Faucher ( Le Père Castor), de Jean de Brunhoff (Babar).... et de bien d'autres, plus ou moins connus du grand public mais qui, en leur temps ont contribué à l'émergence et à l'évolution de cette littérature qui nous est chère et qui n'a de cesse de nous étonner encore !

mardi 8 février 2011

A la rencontre de Van Gogh


"Le journal d'Adeline" de Marie Sellier, chez Nathan, 4.90€

Voilà un petit poche fort instructif et coloré...
Marie Sellier connue pour ses ouvrages documentaires dans le domaine artistique imagine ici le journal de la jeune Adeline Ravoux, peinte par Van Gogh en 1890 alors qu'elle n'avait que 14 ans. Durant les derniers mois de sa vie le peintre a habité la pension Ravoux à Auvers-sur-Oise et c'est là qu'il s'est tiré une balle dans le ventre.

La forme du journal permet - comme dans la collection "Mon Histoire" de chez Gallimard Jeunesse - d'avoir une approche très concrète, quotidienne, de la vie de l'artiste qui devient un simple personnage croisé dans les couloirs de la pension, conversant avec les uns et les autres, jouant avec la petite dernière de la famille, se faisant une place discrète, tout en passant son temps à peindre des tableaux bien peu appréciés par son entourage.
Voici la description qu'en fait Adeline à son arrivée :
"Un grand roux, osseux, qui a une épaule plus haute que l'autre et des yeux bleus et fixes comme un oiseau de proie. Il ferait presque peur, s'il ne souriait de façon aussi désarmante"... et plus loin : "Pauvre monsieur Vincent, il travaille tellement. C'est cruel, mais je crois bien que c'est un peintre raté !"

L'auteure distille aussi des informations sur la réalité sociale de l'époque et quand on referme les 108 pages du roman c'est avec la satisfaction d'avoir fait la visite vivante d'une galerie d'art et d'histoire.

A partir de la sixième, et même avant...